Sur le grimoire se trouve une nouvelle écriture. Une écriture connue de certains, ignorée d'autres. Une écriture fine et penchante. Une écriture qui pouvais faire transmettre un souvenir affligeant.
8 Fraouctor 610
Une Sramette les bras chargée de fleurs cours en direction de Pandala. Elle se dépêche, laissant se libérer quelques beautés de son enlace. Au fil du vent pouvait se transporter l'arôme de l'orchidée. Cet orchidée était en effet le symbole d'un évènement particulier.
Arrivée à l'hôpital de Pandala, la Sramette haletante se dépêcha d'entrer dans la bâtisse. Elle s'approcha d'une Fécatte qui s'apprêtait à accoucher.
- Comment vas-tu ? Je vous ai apporté des fleurs !
- Bien... merci... Je suis très... fatiguée...
- Très bien je euh... je peux faire quelque chose pour toi ? Enfin je veux dire...
- Non... C'est bon... Je...
D'Astrub, on pouvait entendre le cri de douleur émanant de Pandala. Les plus beaux des oiseaux s'envolèrent vers les 12 et, mis à part les Enutrofs, tout les habitants de la région se demandaient ce qu'il se passait.
12 Germinal 626
- Shu, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien, rien... Enfin, c'est ma fille.
- Quoi ta fille ?
- Elle est partie...
- Partie ?
- Elle a laissé cette lettre.
Shu ouvrit son sac et fouilla pendant quelques secondes, jusqu'à en ressortir un parchemin poussiéreux. Sur ce parchemin se trouve une belle écriture. Une écriture fine et penchante. Une écriture qui pouvais faire transmettre un sentiment heureux.
Mère.
Je vous laisse cette missive expliquant ma motivation à partir. Vous avez sans nuls doutes entendu parler d'Amakna, de Sufokia, de Bonta et de Brâkmar. J'aimerais partir. Quitter les landes de Sidimote et voyager. J'aimerais pouvoir être libre, parcourir le vent, engendrer des discussions, découvrir et m'émerveiller. Errer vers des bworks n'est pas une vie. Je suis affligée de tout cela. Je pars.
Je vous aime, embrassez Père et Marraine de ma part.
Furore.
- Et bien laisse-la donc cette petite.
- Mais... Je tiens à elle et...
- Laisse-la je te dis. Si tu l'aimes tu la laisses vivre, et réaliser ses rêves. Elle reviendra sans aucun doutes.
- Mais je ne suis plus assez forte pour me défendre, si nous nous faisons piller ou vilipender ?
- La cachette que ta fille a trouvée est géniale, personne ne vous saisira.
- Et si...
D'un geste vif, la Sramette porta une gifle à l'atteinte de Shu. N'ayant pas réfléchi à cet acte, elle commença à perdre son teint joyeux, métamorphosé en un visage livide et blême. Elle se retourna et partit laissant s'échapper une larme qui tomba aux pieds de Shu, celle-ci toujours transie par le geste de la marraine de Furore.
21 Novamaire 634
Furore était devenue une Sram accomplie. Elle savait désormais se battre, elle avait combattu et... avait été battue, mais cela ne la rendait que meilleure. C'est sur le chemin de Sufokia qu'elle trouva, gisante sur le sol, une Eniripsa. Son âme de Sram lui dicta d'aller lui prendre son or. Elle scruta les environs et s'approcha de l'Eniripsa, prenant soin de l'achever grâce à un coup de dague bien placé. Elle lui prit sa bourse et s'apprêta à partir lorsqu'une Ecaflipette et un Pandawa lui barrèrent la route.
- Tu l'as... tuée ?
- Ben quoi, elle était déjà morte non ?
- Espèce de...
Le Pandawa se dirigea vers l'Ecaflip et lui fit signe de se calmer. Il s'approcha de Furore et posa la main sur son fourreau.
- Un défi ? Parfait.
- Je vois que je n'ai nullement besoin de m'exprimer.
Mais Furore était déjà derrière l'Ecaflipette, dague sous gorge. Grâce à son autre dague, déroba la bourse de la truande, et s'en débarrassa en la jetant par terre.
- Pas assez vif, tout ça !
- Bien, bien. Je pense que tu n'as pas besoin de prouver ta valeur. Tase, on s'en va.
Étonnée de la réaction du Pandawa, Furore resta sur place quelques secondes, réfléchissant.
De nos jours
Le vent soufflait et les fleurs valsaient. Furore ne savait plus quoi faire. Son Dora sous le bras, elle commença à jouer, telle une Écaflipette. Sa renommée lui permit de s'acheter un Chapeau Lefère. Elle connaissait désormais une grande partie de la population amaknéène, arborait superbemment le blason de sa guilde, et portait de temps en temps fièrement la coiffe représentant la digne troupe du Théât'Raval. Mais bien sûr, elle continuait à s'ennuyer. Jouer était devenu morose, et il fallait trouver une occupation. Elle avait horreur d'expérimenter un métier, et tuer des monstres était devenu trop banal, malgré ses 71 petits cercles. Elle passait voir ses parents, dans une cachette des Landes de Sidimotes, et vénérait Rushu plus que Raval.
Nous savons tous de nos jours que le vent est transporteur de sentiments. Mais si seulement il pouvait rapporter des pensées, vous sauriez en lisant ce grimoire ce qui me pousse à faire partie de la Sarabande. Comprenez mon histoire et vous aurez compris.